Lex Climatica 2024-2025 : L’Université des Lagunes accueille une édition engagée pour la justice climatique
Lex Climatica 2024-2025 : L’Université des Lagunes accueille une édition engagée pour la justice climatiqueDu 26 au 28 mai 2025, l’Université des Lagunes à Abidjan a accueilli la seconde édition du concours international de plaidoirie Lex Climatica. Cet événement académique majeur, centré sur les liens entre droit international pénal et changement climatique, a réuni des équipes venues de plus de dix pays d’Afrique et d’Amérique du Nord. À travers un procès simulé bilingue (français et anglais), Lex Climatica a offert une plateforme d’apprentissage, de réflexion et de plaidoyer sur les enjeux juridiques de l’anthropocène.Une organisation portée par des partenaires institutionnels et universitaires de premier planL’accueil de cette édition a été rendu possible grâce à l’implication active de l’Université des Lagunes, qui a mis à disposition ses infrastructures, ses équipes pédagogiques et ses étudiants bénévoles. Le concours a également reçu l’appui du Ministère ivoirien de l’Environnement (DDISC-MINEDD) et du Barreau de Côte d’Ivoire, qui ont renforcé la crédibilité institutionnelle de l’événement.Plusieurs soutiens internationaux ont permis la venue des participants et la tenue des audiences. Le Bureau du Québec à Abidjan, l’Ambassade du Canada en Côte d’Ivoire, ainsi que des partenaires académiques comme l’Académie Africaine de Pratique du Droit International (AAPDI) ont joué un rôle central dans l’organisation. Le réseau UniC, engagé dans l’action climatique étudiante, et le CERIC (Aix-Marseille Université – UMR 7318), ont également apporté un appui structurant à travers des financements dédiés.Un déroulement rigoureux, rythmé par des échanges de haut niveauL’ouverture officielle s’est tenue le dimanche 26 mai en présence de Me Hermann Hokou, avocat au Barreau de Paris et enseignant-chercheur, d’Alexander McGill (Université Laval, Canada), co-organisateur, et de Me Camille Martini, directeur du concours. La journée s’est poursuivie par une conférence inaugurale pluridisciplinaire sur le thème des droits des personnes et des communautés africaines à l’ère de l’anthropocène. Des chercheurs, juristes et praticiens y ont croisé leurs regards dans un cadre académique stimulant.Les plaidoiries ont débuté le même jour sur le campus de l’Université des Lagunes, avec la participation d’équipes venues notamment du Niger, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de l’Ouganda, du Rwanda, de la République Démocratique du Congo, ainsi que du Québec. Les différentes phases du concours ont donné lieu à des joutes oratoires de qualité, témoignant de la montée en puissance d’une nouvelle génération de juristes engagés.Les demi-finales, tenues le lundi 27 mai, ont opposé les équipes F13 (École du Barreau du Québec et Université Laval) à F2 (Université Thomas Sankara du Burkina Faso), et F3 (UASTM University Group, Niger) à F10 (UCAO-UUA, Côte d’Ivoire).La journée du mardi 28 mai a été consacrée aux finales et à la cérémonie de clôture.Une victoire québécoise pour le volet francophone et ougandaise pour le volet anglophoneL’équipe composée de Lisa Say, Kaouther Bensahnoun et Émilie Pilon (École du Barreau du Québec et Université Laval), encadrée par Me Catherine Savard, a remporté le volet francophone du concours. Elle s’est illustrée par une maîtrise argumentaire exceptionnelle et une sensibilité juridique aux enjeux climatiques. Le prix a été accompagné d’une bourse de 500 dollars octroyée par la Faculté des études supérieures de l’Université Laval, ainsi que d’ouvrages offerts par De Gruyter Brill Law.Le prix du meilleur plaideur francophone a été attribué à Tiacoumbié Soma de l’Université Thomas Sankara, également finaliste avec ses coéquipiers Wendpagnangdé Lydia Armelle Compaoré et Jean Auguste Compaoré. Le Barreau de Côte d’Ivoire lui a décerné une récompense d’une valeur de 200 000 francs CFA, saluant l’excellence de sa prestation.Dans le volet anglophone, l’équipe de The Islamic University in Uganda (IUIU), composée de Magala Muhammad, Kojjo Sarah et Azhar Ahmed Suubi Nsubuga, a remporté la victoire face à l’INES-Ruhengeri du Rwanda. Kojjo Sarah a été désignée meilleure oratrice, suivie par Mugisha Serge (INES) en seconde position.Une reconnaissance élargie pour les contributions individuelles et collectivesPlusieurs prix spéciaux ont été décernés pour souligner des performances remarquables et des engagements singuliers. L’équipe UASTM University Group du Niger, composée de Liliane Pierro et Attarack Ali Mohamed, a reçu le prix UniC de la meilleure équipe en phase éliminatoire intégrant la dimension climatique dans l’oral. Attarack Ali Mohamed a également été primé pour la meilleure plaidoirie individuelle.Le prix du meilleur mémoire (volet Conseil de la Défense) a été attribué à l’équipe de l’UCAO-UUA, composée d’Uriel Atcholy, Aude de Souza et Jean-Yves Yapi, encadrés par Mienti Yablé. Le prix du meilleur mémoire (volet Victimes), soulignant l’engagement éthique et la qualité argumentative, a été remis à Lisa Say. Cette dernière a aussi reçu une mention spéciale pour son engagement exemplaire dans l’ensemble du concours.Le jury a par ailleurs distingué Océane Donato (Université Laval) et Sonia Hachemi (UQAM) pour leur progression significative entre les phases préparatoires et les audiences. D’autres prix ont été attribués à des participants congolais des universités ULPGL-Goma et Université Catholique de Bukavu, notamment pour la qualité de leurs mémoires écrits, avec une mention spéciale du ministère ivoirien de l’Environnement.Des remerciements à une communauté engagéeL’organisation de cette édition n’aurait pu se faire sans l’implication d’une équipe pédagogique et bénévole d’envergure. Les membres du jury, les experts en droit international, les greffiers et les encadreurs ont tous contribué à la rigueur académique de l’événement. Les nombreux donateurs d’ouvrages juridiques – Larcier-Intersentia, Presses de l’Université Laval, Lefebvre Dalloz, Éditions Thémis – ont aussi renforcé la dimension de transmission du savoir.L’Université des Lagunes, en accueillant cette édition, a confirmé son rôle de carrefour intellectuel et de laboratoire de la réflexion sur les droits humains et l’environnement en Afrique de l’Ouest.Une communauté internationale en mouvement pour le climat et le droitLex Climatica, en tant que concours international, ne se limite pas à une compétition académique. Il participe activement à la construction d’un droit climatique plus juste, en donnant la parole aux jeunes juristes des Suds et du Nord, dans une perspective critique, interdisciplinaire et multilingue.La réussite de cette édition confirme l’intérêt croissant des facultés de droit et des institutions juridiques pour les enjeux du climat. Elle ouvre la voie à une troisième édition encore plus ambitieuse, portée par une communauté dynamique, engagée et internationale.
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